Si du même auteur j'avais aimé Un soir de décembre, je dois dire que je lui préfère de loin No et moi. Il y a dans ce roman une dimension humaine qui n'en fait pas trop, sur un sujet (l'exclusion) qui pourrait rapidement tourner à une leçon de morale. Delphine de Vigan signe ici un ouvrage singulier à la fois drôle, émouvant et intelligent. Sa petite héroïne, Lou Bertignac a vraiment tout d'une grande. Cette surdouée de 13 ans qui a le cerveau en perpétuelle ébullition, qui construit des tas d'expériences pour mettre la physique et les mathématiques à l'épreuve dans la vie quotidienne, sans pour autant délaisser le français et tous ces mots qui lui plaisent tant, se « bat » pour se créer une place au milieu de sa famille, avec sa mère à mille lieues de la vie depuis la mort prématurée de son second enfant, de son père absent, de sa solitude en classe et de Lucas, le jeune rebelle. Pour un exposé, chose qu'elle exècre, Lou s'entend dire qu'elle va interviewer un SDF. Qu'à cela ne tienne, elle fait la connaissance de No sur le quai d'une gare, et au fil des mois ces deux-là s'apprivoisent, avec une promesse : celle de ne jamais se laisser tomber.
Ma note : 10/10.