Et pourtant c’est cette voix étrangement apaisante et ensorcelante qui crée cette ambiance intimiste et qui porte des chansons en apparence légères qui se révèlent à l’écoute profondes et touchantes. C’est cette voix puissante qui laisse ricocher les mots les uns aux autres de manière à ce que l’air reste en tête une fois la chanson entendue. De « Mal assis » à « T’es beau » en passant par « M’en voulez-vous » et « Je ferai sans » , ses chansons mettent en mots des sensations à fleur de peau sur une mélodie aérienne.
Son deuxième album crée une cassure car la place donnée aux paroles n’est plus la même et la chanteuse-compositrice, semblant s’être libérée, se plaît à jouer avec la musique, les sons et sa voix. Au cours d’une chanson, elle répète la même phrase encore et encore laissant sa voix l’emporter, la faire virevolter, lui donnant tantôt de la douceur, de la sensualité tantôt une sorte de brutalité, de rage. Ce deuxième album à la singulière musicalité est plus abouti, différent et a de bout en bout la patte de la jeune femme. On sent qu’elle s’amuse de voir toutes ces nuances se disséminer dans l’atmosphère, qu’elle s’amuse avec les mots et les sons, elle qui fait des sensations sont va-tout. Pauline Croze, artiste mutine, discrète et espiègle a fait de la musique un terrain de jeu dans lequel elle joue avec délice.