Au premier abord, j'ai trouvé le style de Jeanne Benameur assez froid et distant puis je me suis laissée faire et les mots ont roulé. J'aime énormément le titre: Les demeurées. Parce qu'il répond à ce que les habitants du village perçoivent de cette mère et sa fille mais aussi à cette façon bien à elles de demeurer enfermées dans leur maison, comme protégées. Ce livre est bouleversant parce qu'il évoque des questions tout en douceur - sans donner de bonne ou de mauvaise réponse. La relation de Luce et sa mère a quelque chose d'animal, de primaire, d'instinctif. Par moments j'avais l'impression de me retrouver face à une louve qui montre les dents prête à tout pour protéger son enfant. Et je comprends le déchirement de cette mère quand Luce est en âge de rentrer à l'école. L'attitude de Luce aussi, sa peur, le froid, l'attente. Peut-on décoller deux corps qui sont le prolongement l'un de l'autre sous prétexte que la société a décidé qu'il en était ainsi? Comment une institutrice peut s'intégrer dans ce couple?
Et mille autres questions découlent de ce petit livre lourd... C'est curieux comme on peut plonger dans des mots... Le seul vrai reproche que je pourrais faire est la fin, la façon dont elle est traitée, d'une manière poésitivée qui au final laisse un arrière-goût suspect.
Ma note : 8/10
Les demeurées... ont-elles demeuré ensemble ?
J'imagine que j'aurais la réponse si je le lis ^^