Ce livre est oppressant. Il n'y a pas de point, de virgule, seulement des retours à la ligne, des mots espacés les uns des autres, ce qui donne au final une lecture saccadée et que l'on en ressort suffoquant, un peu comme si l'on était resté trop longtemps la tête sous l'eau et que l'on remontait au tout dernier moment. Mais qu'est-ce que c'est beau... Mâkhi Xenakis pose des mots, des sensations, les met en valeur, et c'est un tableau qui se met en forme. Le livre est composé de deux parties qui se font écho l'une de l'autre. Si la première raconte (mais le terme raconter n'est pas le bon, ce livre de part son rythme se vit, on ne lit pas... on plonge) la peur d'une petite fille, ses fantômes, ses terreurs, la deuxième partie raconte la jalousie, crue, dure. Dans les deux, on ressent le malaise, la perte, le vide mais aussi le besoin de remonter à la surface. Ces textes allient poésie, force, mensonges, vérités, imagination, réalité et sont séparés par des dessins de Mâkhi Xenakis (qui à la base est plus tournée vers les arts plastiques, l'architecture et la sculpture) prolongeant l'oeuvre et les thèmes qui y sont évoqués.
Bref, encore une perle des éditions Actes Sud.
Ma note : 7.5/10