A trop être un élément de la machine, on ne voit plus à quoi sert la totalité de cette machine et on perd sa responsabilité vis-à-vis de l'ignominie des actes commis. Le maillon de la chaîne.
C'est ce qu'est Nicolas, un élément qui permet au système monde de tourner. Il s'inscrit dans la conjoncture économique quand il est licencié de son poste de réparateur de photocopieur (j'aime la relation qu'il entretient avec ses machines!), il fait ce qu'on lui demande. Parfait petit soldat. Mais ce serait sans compter sans son imagination hallucinée. J'ai ressenti ce personnage comme fou. Mais pas dans le mauvais sens, parfois oui, mais le plus souvent... fou dans sa façon d'être en marge de tout. Et peut-être que c'est ça la mécanique du monde, être marginal. Comment contempler la machine qui est marche de l'intérieur? Comment avoir conscience de ça? Ce roman lance des pistes dans tous les sens. Et si j'ai trouvé magnifique (un instant) le personnage de Gabriel qui propose à Nicolas de créer de la joie dans le coeur des consommateurs en leur offrant la capacité de donner, de faire une bonne action, je n'ai pas vu les limites de cet acte et les conséquences. Bref, oui, la mécanique du monde est bigrement complexe et il n'y a pas que des gens bien intentionnés.
Ma note: 7/10