Lundi 18 février 2008

Pour plusieurs raisons, je n'arrive pas à poser de mots sur ce film.
Déjà, je ne sais pas si j'ai aimé ou pas.
Objectivement, ce film est d'un esthétique parfait, avec une musique magnifique (un vrai délice pour les oreilles) et les acteurs sont exceptionnels.
Mais voilà, il m'a manqué le petit déclic qui fait que l'on passe du « ah ouais, c'est beau » à un « j'ai aimé » voire un « c'était bouleversant ». Je n'ai pas été retournée, je n'ai pas été réellement dedans, je n'ai pas été emportée. Ou alors si, mais pas de la façon dont j'aurais souhaitée (parce que devant ce film on ne peut pas rester indifférent.)
L'histoire en elle-même, cette quête qui au fond est une perte, ce personnage (ou personne vu que c'est inspiré d'une histoire vraie) principal a déclenché chez moi une sorte de rejet. Parce que oui, les grandes étendues, la nature, c'est magnifique et je suis la première à dire qu'il n'y a rien de plus beau qu'un vol d'oiseaux à la tombée du jour, avec leurs cris, les vagues qui s'échouent sur le sable. Parce que oui, la nature provoque des émotions que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. Mais merde, et c'est ce qui m'a choquée pendant les deux heures du film, le personnage principal qui vit ainsi, à fond, en aventurier, en oublie cruellement les autres.
Et c'est ce qui m'a déçue, ce côté purement égocentrique, cette façon fermée de penser à la liberté. La liberté, je ne suis pas vraiment sûre que ce soit partir loin de tout, seul. Je revois encore le regard de Juni, le visage marqué de Ron quand Alex-Christopher part vers son but, l'Alaska. J'en avais le cœur déchiré, je me disais qu'il allait faire quelque chose, se retourner, s'excuser mais non, rien.
Sans parler de la voix de Carine, sa sœur, quand elle se rend compte qu'elle non plus n'a pas de nouvelles. En voulant faire du mal à leurs parents, c'est avant tout lui et elle qu'il blesse.
Alors oui, mille fois oui, le bonheur n'est réel que quand il est partagé. Et je suis surtout chagrinée qu'il ne s'en soit pas rendu compte avant, scandalisée de voir tous ceux qu'il a laissés désespérés sur son chemin en fuyant. Ce film a un goût amer, vraiment.

Ma note: 6.5/10

Par a.fleur.de.curiosite le Lundi 18 février 2008
Le rejet aussi est une émotion, parfois même plus forte que le fait d'apprécier par mimétisme ou familiarité. Je sais que je dérive mais ce que tu as dit m'interpelles. Et ça me fait aussi penser à l'autisme. Bon là je dérive encore plus. ^^
En tout cas, ce regard et ces mots sur ce film sont intéressants (et nouveaux d'après ce que
j'ai pu lire des autres^^). Je suis encore incapable de poser les miens personnellement.

Ce que j'aime dans les films et dans les livres, ce n'est pas forcément ce qu'ils disent ou comment ils le disent, mais ce qu'ils suscitent, les questions, les émotions. Cet écho en soi, voilà une expérience incroyable. Très égocentrique tout ça ^^ Mais oui, il y a quelque chose qui parle en nous, voire qui parle de nous. C'est terriblement déstabilisant, parfois on adore, parfois on déteste, mais une chose est sûre, on est pas indifférent, il y a quelque chose qui résonne à l'intérieur.
Bon j'arrête parce que là je raconte ma vie (ou plutôt mon ressenti) sur des choses complètement différentes. Et j'aurais encore envie de parler longtemps, mais je vais me retenir. Désolée si c'est brouillon!

Pour que mon commentaire ne soit pas totalement hors sujet, je vais quand même évoquer Into the wild ^^: la BO m'a paru faire partie intégrante du film, comme un personnage qui aurait un rôle à jouer, une émotion à transmettre, un message à exprimer. Fabuleux.

A très vite, chère.

=)
Par une.idee.fixe le Lundi 18 février 2008
Oui, ce qui est intéressant dans les livres, les films (j'écrirais bien la vie aussi ^.^), c'est ce que cela suscite en nous, la façon dont chacun le ressent, je te rejoins entièrement. Et ce film, je ne m'attendais pas à le prendre de cette façon-là, avec les tripes à l'envers tout en étant un peu "indifférente" (en sortant du cinéma, je ne savais pas du tout si j'avais apprécié... et je ne sais toujours pas... je pense que j'ai aimé la première heure mais pas la suite, pas au moment où j'ai compris qu'il allait abandonner tout le monde sur son passage... parce que ça a fait résonner pleins de choses à l'intérieur de moi, et que je ne pouvais pas être d'accord avec ça... donc, oui, je crois que j'aurais voulu ne plus rien voir, ne pas le voir s'extasier devant des paysages, devant son paradis alors qu'il faisait vivre un enfer aux autres... et la fin est pire encore, parce qu'il se rend compte de ce qu'il a fait, sans pouvoir y remédier.)Mais tout ça, c'est du ressenti!

Oh, j'aurais bien aimé que tu dérives et que tu me dises en quoi cela te faisait penser à l'autisme. (Tu sais que c'est un sujet qui m'intéresse)
 

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